Et si les boues d’épuration, les marcs de raisin ou les résidus de bois devenaient des matériaux utiles pour produire de l’hydrogène ou capturer le CO₂ ? C’est le défi relevé par le projet CHACATHY, soutenu par le Carnot MICA, qui a démontré le potentiel des déchets organiques pour créer des catalyseurs biosourcés et des adsorbants innovants, répondant aux enjeux industriels et environnementaux.
Une réponse concrète aux défis de la transition écologique
Dans un contexte où les industriels sont de plus en plus engagés dans une démarche d’économie circulaire, le projet CHACATHY s’inscrit comme une solution concrète pour transformer des déchets peu valorisés en matériaux fonctionnels, utiles aux procédés industriels.
L’idée ? Exploiter pleinement la biomasse, en respectant les principes de circularité, pour produire des biochars – des charbons issus de la pyrolyse de biomasse – aux propriétés adaptées à des usages à fort enjeu : captage du CO₂, production d’hydrogène ou encore traitement d’air.
Biochars : des matériaux multifonctionnels issus des déchets
Bois, marcs de raisin, boues de stations d’épuration… plusieurs types de biomasses ont été étudiés par les experts de l’ICPEES, l’IS2M et RITTMO (membres du Carnot MICA) dans ce projet. Transformés par pyrolyse, puis activés à la vapeur d’eau ou au CO₂, ces résidus ont donné naissance à des biochars mixtes, dont les propriétés ont été soigneusement caractérisées : surface, structure,…
Ces biochars ont ensuite été testés dans différentes applications industrielles avec de très bons résultats :
- Captage du CO₂ : une alternative durable au charbon actif
- Catalyse hétérogène : pour produire de l’hydrogène à partir de ressources renouvelables
Le projet a même intégré l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre liées à la production de ces biochars, en vue d’une analyse de cycle de vie complète.
Une voie prometteuse pour les industries du futur
Les résultats du projet CHACATHY ouvrent des perspectives intéressantes pour les industriels :
- Des catalyseurs biosourcés pour rendre les procédés plus durables,
- Des adsorbants de CO₂ produits localement, à partir de déchets,
- Une intégration possible dans des bioraffineries, avec valorisation sur site.
Cette approche rejoint les préconisations du GIEC qui considère les technologies de capture et valorisation du CO₂ (CCUS) comme indispensables pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.